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XII; 180 S. Halblederband.
Bemerkung:
Schönes Ex., mit hs. Widmung hinter Frontispiz. - Après avoir joui, de son vivant, d'une grande popularité comme conteur, Mérimée a été un peu oublié pendant les premières années qui ont suivi sa mort. La publication de ses diverses correspondances, dont le nombre s'accroît tous les jours, a ramené sur lui l'attention et lui vaut un succès posthume, égal, sinon supérieur, à celui que ses romans et ses nouvelles ont obtenu vers le milieu du dix-neuvième siècle. Ces lettres ont mis en lumière la psychologie de cet homme étrange qui mêlait à une immoralité indéniable le sentiment le plus délicat de l'honneur ; elles nous ont fait mieux connaître cet égoïste qui aima si tendrement sa mère et ses amis, cet épicurien qui sut non seulement obliger, mais se dévouer. Son scepticisme, tant vanté ou tant maudit, ne fut en somme que l'attitude défensive d'un sentimental qui avait peur d'être dupe et qui le fut quand même. Les lettres de Mérimée offrent un intérêt plus général : elles sont de précieux témoignages sur les hommes et les événements de son temps. Il était curieux, d'une curiosité inextinguible et insatiable. Admirablement placé pour savoir et pour observer, mieux qualifié que personne pour bien raconter ce qu'il avait vu, il était destiné à nous écrire au jour le jour, dans ses lettres, l'histoire anecdotique de la é française, à une époque oü celle-ci donnait encore le ton à toutes les autres. Cette histoire, nous II en tenons déjà de nombreux fragments et nous la posséderons toute entière lorsqu'on aura publié la correspondance générale de Mérimée, classée suivant l'ordre des temps et accompagnée des commentaires indispensables. Mais ce second Mérimée, si heureusement découvert depuis quelques années, ne doit pas nous faire oublier le premier, celui qui s'est fait une si grande place, de 1825 à 1870, dans notre mouvement intellectuel et artistique. Son œuvre a été multiple et son influence s'est fait sentir dans bien des domaines. Ses travaux sur la guerre sociale, sur les Faux Dèmi-trius et sur les Cosaques du Don et de l'Ukraine ne / nous permettent pas de l'omettre parmi les historiens. Comme inspecteur général des monuments historiques, il a contribué à sauver une foule de précieux restes de notre architecture romane ou gothique et à ramener l'intérêt sur cette période, si longtemps négligée, de notre art national. Il a été l'un des premiers à populariser chez nous l'étude des littératures modernes I qui a imprimé à notre poésie et à notre critique une / si féconde et si vigoureuse impulsion. En cela, il partagea la tâche des romantiques, mais avec combien plus de sûreté, de goût, de méthode et de réelle compé-tence ! Dès 1825 il s'assimilait, en quelque sorte, I l'inspiration du drame espagnol dont il offrait au public, dans le Théâtre de Clara Gazul, une contre- I façon si fidèle que beaucoup de lecteurs s'y trompèrent, 1 Ses dernières années furent employées à introduire en I France les romanciers russes, Pouchkine, Gogol et surtout Ivan Tourgueneff, avec lequel il s'était lié d'une étroite amitié. Son intimité avec le génie anglais était, s'il se peut, encore plus profonde. Lorsqu'il vint au monde, Charles Hazlitt était le commensal de la maison et on dirait qu'il a laissé quelque chose de sa propre personnalité dans l'enfant qui grandit après son départ. De très bonne heure Mérimée apprit la langue de Byron en causant?en flirtant peut-être?avec une jeune fille anglaise qui demeura son amie fidèle et dévouée et avec laquelle il correspondait toujours dans cette langue. Il venait souvent en Angleterre où il comptait des amis très chers et très précieux, tels que l'avocat Sutton Sharpe, Ellice qui fut longtemps l'un des " whips " du parti Libéral, Lady Ashburton et Panizzi le directeur du British Museum. Sous l'Empire, il a joué plusieurs fois un rôle officiel comme délégué de la France aux expositions internationales et, en cette qualité, a prononcé plus d'un discours en anglais. Nul de nos auteurs, pas même ceux qui se sont donné pour mission d'expliquer l'Angleterre au public français, n'a compris aussi bien que lui la littérature et la société britanniques. En résumé, il est à la fois l'un des plus français et le plus cosmopolite de nos écrivains et, par une réciprocité naturelle, ces affinités qui le portaient à étudier la pensée des nations étrangères rendent aux étrangers plus attrayante et plus facile la lecture de ses œuvres. J'en ai déjà dit beaucoup et j'arrive seulement au vrai Mérimée qui est et demeure le maître incontesté dans l'art de conter une histoire tragique en peu de mots. Cette puissance de concentration, dont ses courtes nouvelles sont des modèles accomplis, apparaît dans le récit qu'on va lire, bien qu'il s'y soit mis plus à l'aise et ait accordé plus de place au développement de l'action. Elle s'y allie à d'autres qualités et surtout à l'analyse très forte et très pénétrante des caractères. (Vorwort)